Notre histoire
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Histoire de la Paroisse
Extraits tirés de l'ouvrage intitulé "Plaisir, des Carnutes aux Franciliens", avec l'aimable autorisation de son auteur, Henri Vigot.
En vente à la Mairie.
1. La longue période des origines
La notion de paroisse, en tant qu'entité administrative de l'Eglise, liée à un territoire géographique, ne date pas des premiers âges du christianisme. Il faudra même attendre longtemps - un millénaire - avant que ce nom n'apparaisse pour désigner officiellement l'organisation territoriale et humaine du royaume de France, pourtant christianisé depuis des siècles. Et auparavant ? Au IV° et V° siècles, l'évangélisation avait pratiquement couvert le territoire et atteint les populations des villages, bourgs et villes du royaume. Ce fut une oeuvre essentiellement monastique, missionnaire, qui donna partout naissance à des " communautés chrétiennes " autour de moines-prêtres, prêchant et officiant certes, mais aussi travaillant comme les gens, et bâtissant avec eux les premiers lieux de culte, souvent sommaires, mais nécessaires à la rencontre de la communauté.
A Plaisir, on sait qu'il existe, au VIII° siècle, une telle " ecclesia " (=communauté chrétienne), au Village (" Placicium ", notre nom de cette époque) autour de ce qu'on peut appeler un " prieuré-cure " : présence de quelques moines venus de l'abbaye de St Denis, au milieu des villageois-paysans, avec et pour lesquels ils construisirent une " chapelle ", certainement rustique, dans le style des habitations rurales de l'époque, en bois ou torchis (argile et paille).
Reconstitution d'une maison celte
C'était très vraisemblablement sur le site du lieu-dit " le Prieuré " - emplacement de l'actuel Hôtel de Ville -, où s'était implanté le village d'origine, que s'établirent ces premiers " pasteurs ". S'il ne reste aucune trace archéologique, -on n'avait pas ici les moyens de construire quelquechose de durable !- la mémoire des gens a cependant conservé et transmis la trace de cette présence à travers le nom donné au lieu, comme un souvenir.
De fait, au XVI°, on retrouvera en cet endroit, l'existence d'un " prieuré ", propriété comprenant habitation, granges et terres, appartenant à l'abbaye Saint-Pierre de Bourgueil et où réside un " chapelain ", sans fonction particulière dans l'église locale.
Inscription latine au-dessus de l'entrée de l'ancien prieuré aujourd'hui Hôtel de Ville
(ICI, IL Y EUT UN PRIEURÉ DE BÉNÉDICTINS)
Cela s'explique tout simplement par l'absence totale de traces écrites. Il faudra attendre (François I° : édit de Villers-Cotterest en 1539) l'obligation faite aux curés de tenir des registres de baptême, pour avoir les premières traces " identitaires ", même sommaires, des curés et de leurs paroissiens. A Plaisir, nous avons quelques actes pour certaines périodes du XVI° siècle. Par la suite, la législation obligera à l'inscription des autres actes (mariages et sépultures) avec davantage de renseignements sur les personnes. Immense et unique source de connaissance de la population locale, surtout lorsque la totalité des registres a pu être conservée, comme à Plaisir depuis 1610. C'est à partir de là que l'on peut réellement prétendre à une approche historique de la paroisse de nos ancêtres, sur cette terre plaisiroise !
2. L'an de grâce Mil cinq cent trente et trois…
Ainsi commence la rédaction du premier acte de baptême -en notre église- conservé jusqu'à nos jours. De tous les baptêmes antérieurs, comme de tous les mariages et sépultures célébrés dans notre paroisse, il ne reste aucune trace écrite. Jusqu'au XVI° siècle, alors que l'organisation paroissiale était déjà bien rôdée, la législation royale ou ecclésiastique n'imposait pas encore de consigner ni de conserver un relevé de ces étapes importantes de la vie des paroissiens. Or, l'Eglise était la seule -par les baptêmes, précisément- à officialiser la filiation et l'identité des gens. Notre " état-civil " d'aujourd'hui ne verra le jour qu'à la Révolution, en 1792. !
On le sait, c'est un Edit de François I°, en 1539, qui impose d'abord l'usage de la langue française (" en langage maternel françois et non aultrement ") pour la rédaction de tous les actes officiels du royaume (gouvernement, justice, notariat…) Acte politique, culturel, visant à l'unification du pays autour d'une langue commune. En officialisant un langage identitaire, propre au royaume, il met au second plan l'usage de multiples dialectes, patois et même du latin, couramment employés dans les actes administratifs et ecclésiastiques.
L'an de grâce Mil cinq cent trente et trois.
Du mercredy XXIIIe jour de décembre vigile de Noël je messire Louis Desprez prestre vicaire en une portion en l'église paroissiale manse St pierre de plaisir ay baptisé Jehanne fille de Guillaume Dorleans et Symonne sa femme. Le parrain Messire pierre Germain prestre aussi vicaire en l'autre portion de ladite église. La marraine Jehanne fille de pierre Tenard de la paroisse de Jouars et de margueritte fille de estienne paquier
Mais en corollaire, le même édit prescrit de " tenir registres en forme de preuve des baptêmes qui contiendront le temps et l'heure de la nativité, destinés à établir le temps de la majorité ou minorité, faisant pleine foy à cette fin ". Etonnante raison ! Il s'agissait en effet de mettre fin à tous les litiges dans les droits de succession, les transmissions d'héritages et de bénéfices ecclésiastiques, pour lesquels la majorité de l'héritier éventuel était requise. Or, pour prouver que l'on est majeur, la meilleure façon n'est-elle pas de présenter son acte de baptême - qui équivalait alors à un " acte de naissance ", les deux événements étant à cette époque liés au même jour. On le voit, cette directive concernait au premier chef la frange aisée de la population. Mais l'Ordonnance s'imposait cependant à tous, y compris aux paroisses rurales qui constituaient alors l'immense majorité des populations, plutôt pauvres, illettrées et n'ayant guère de biens à transmettre ! L'Eglise a ainsi généralisé l'usage des registres. Certains évêques " éclairés ", avaient pourtant devancé cette directive. Ce fut le cas, en 1526, de celui de Chartres, notre évêque de l'époque. Ce qui explique que nos premiers actes soient antérieurs de quelques années à la date de l'édit.
Ce premier des actes conservés est donc un acte de baptême, daté du " mercredy XXIIII° jour de décembre, vigile de Noël " : celui de " jehanne, fille de Guillaume Dorleans et de Symonne sa femme ". Le baptême est célébré par " messire Louis Desprez, prestre vicaire en une portion de la paroisse manse St. Pierre de Plaisir " " Le parrain, messire Pierre Germain, prestre aussi vicaire en l'autre portion de ladite église ".
Portion ? Manse ? Des termes depuis longtemps oubliés dans les définitions qualitatives des paroisses et de leurs prêtres ! La manse signifiait que la paroisse était à la fois résidence et domaine, bénéficiant donc de " revenus ", - même minimes, ce qui était le cas de Plaisir-. Une " portion " était alors, pour chacun des vicaires, sa part des revenus, sachant que le curé avait, lui aussi, sa part. Mais il est difficile de savoir si les portions étaient égales ou " proportionnelles " à la position hiérarchique de chacun…ce qui avait une extrême importance à l'époque !
On notera enfin un autre trait, disons…de mentalité : il faut en effet remarquer que les femmes ne sont identifiées que par leur prénom et par la référence à un homme, père ou mari. Ainsi, dans ce même acte : " la marraine Jehanne, fille de Pierre Tenard et de marguerite, fille d' Etienne Paquier " Sur plus d'un siècle encore, nous rencontrerons encore cette façon de faire. Y compris dans les actes de décès, parfois réduits à quelques mots : " A été inhumée la femme de …. " " A été inhumé un enfant de… ou pour untel ". Pour notre petite Jehanne , " fille de… ", c'était sa naissance, le 24 décembre 1533, il y a seulement 468 ans !
3. XVII° siècle : Grandeur et Misère
Le " Grand Siècle " de notre histoire nationale, c'est bien le XVII°. Mais il ne le fut que pour …les Grands. Les rois, bien entendu : Henri IV, Louis XIII et surtout Louis XIV. On sait ce que fut le rayonnement de la France par ses Arts, sa Littérature, ses Monuments (Versailles surtout), par ses grands ministres, princes et maréchaux…. Or, on oublie vite que ce siècle ne fut qu'une succession de crises - au moins une par décennie- : guerres, militaires, de religion (" guerre de Trente ans " : 1618-48) ou civiles, les " Frondes " (49-52), auxquelles s'ajoutent périodiquement les épidémies : la peste (1626-32), disette et famines (1660-62) , dysenterie et rougeole -mortelles- (1693-94) …sans compter les intempéries sévères qui sont souvent les causes des épidémies et des famines. On ne compte plus les hivers diluviens ou sibériens et les étés pourris qui annihilent semences et récoltes… Quelle que soit l'origine des crises, leurs effets touchent essentiellement la grande majorité de la population des campagnes et le " petit peuple " des villes, où tous ces gens sont en situation permanente de précarité et de pauvreté. Pas de réserves alimentaires, pas de revenus, pas de soins, et aucune aide d'aucune sorte. Inutile de dire que la mortalité, pas seulement infantile, atteint des " pics " inégalés. Les guerres militaires, souvent aux frontières, sont le fait des " gens d'armes ", de métier. Mais le financement et le ravitaillement de ces troupes, c'est le peuple qui l'assure. Tous les nobles locaux, propriétaires de la quasi totalité des terres, sont tenus de prélever en argent ou le plus souvent en nature (céréales, viandes, vin…) ce qui est nécessaire à l'intendance militaire. Les parts -en nature- du revenu des paysans qui cultivent ces terres en sont d'autant plus amputées.
Et quand les guerres sont civiles, nos campagnes sont touchées : pillages, incendies de récoltes et de fermes, massacres parfois… Ce fut le cas, lors de la Fronde. Les combats dans la région parisienne furent violents. En 1652, la ferme du Buisson fut incendiée le 8 mai, et une femme y trouva la mort. Quelques semaines plus tard, le 24 juin, le fermier des Ebisoires fut " tué par les gens d'armes "…
Mais le pire, pour notre paroisse, était à venir. Ce sera pendant les terribles années 1693-94, la plus violente des crises du siècle. Au contexte de guerre (dite " de la Ligue d'Augsbourg ") où l'Europe entière est " liguée " contre le France, s'ajoutent des conditions climatiques épouvantables. Un été 1693 pourri qui succède à l'année 92 où une maladie des céréales (la nielle) avait détruit les récoltes et entraîné une hausse des prix. Celle-ci s'est aggravée en 93 pour enfin " flamber " en 94. Famine, puis dysenterie et rougeole déciment la population. Fait rarissime dans les registres paroissiaux, sur une page isolée, la dernière de l'année 1694, le curé d'alors, Robert Durand, écrit quelques lignes pour décrire le drame. (Nous transcrivons en orthographe actuelle) :
"Plaise à Dieu préserver son peuple d'une année aussi calamiteuse comme celle dont le présent registre fait mention, puisque le blé s'y achetait jusqu'à soixante livres et que le pauvre peuple ne vivait pour la plupart que des racines qu'il cherchait dans les champs après les laboureurs, et de son et de vesce (plante fourragère. Ndlr) assez souvent sans cuire, ce qui causa une telle intempérie dans l'air, qu'en dix huit mois, la maladie emporta près de deux cents personnes, par une mort précipitée, les fièvres étant pourpreuses (rougeole.Ndlr) et sans remèdes. La guerre la plus enflammée qu'on eusse vue de vie d'homme, puisque toutes les puissances s'étaient liguées contre la France, à savoir : l'Allemagne et toutes ses provinces, la Savoie, l'Espagne, l'Angleterre et la Hollande. Les deux cents (morts Ndlr.) susmentionnés, tous habitants de cette paroisse ainsi qu'il peut se voir dans le présent registre "
Le dépouillement du registre, en effet, fait état de 193 décès, de tous âges, et souvent de familles entières. Sachant que la population de notre village ne devait guère à l'époque, dépasser 800 personnes, c'est donc un quart de la paroisse qui a disparu, en quelques mois (essentiellement entre septembre 93 et mai 1694). Et dans une grande partie de la France, ce fut le même désastre. Dix huit mois plus tard (juin 1696), ce prêtre mourait. Son vicaire, Claude Le Conte, qui vécut les mêmes évènements, ajouta alors, à la suite de ce texte, un petit mot, dans lequel il fait part des peines inconcevables qu'il eut à assister tous les malades à toutes les heures du jour et de la nuit…le ditsieur curé étant paralytique depuis plus de quatorze ans…
C'était pourtant, en ces années-là, des périodes de fastes Versaillais, dans un château et un parc enfin achevés, après des décennies de travaux gigantesques et somptueux…
4. XVIII° siècle: le 6 Mai 1710: Une future chapelle " Sainte Julienne "
Dans l'épisode précédent de notre passé paroissial, nous avons laissé une paroisse exsangue, affamée et décimée du quart de ses habitants. Robert Durand, le curé d'alors, décédé en 1696, avait prié pour qu'une telle calamité ne s'abatte jamais plus sur ses pauvres paroissiens.
Avec son successeur, Louis Le Blanc, la vie reprend, certes, mais la situation politique, économique et climatique ne s'est guère améliorée.
Nous le découvrons à l'occasion d'une cérémonie particulière, consignée dans le registre paroissial à la date du 6 mai 1710. Il s'agit de la pose d'une première pierre, marquant la construction, dans l'église, d'une chapelle latérale dédiée à Sainte Julienne. Parcourons ce procès-verbal dans lequel, en outre, d'intéressantes informations nous sont livrées.
L'an mil sept cent dix le six May, Messire Louis Le Blanc, prêtre curé de la Paroisse Saint Pierre de Plaisir, a fait commencer la construction de la chapelle de Sainte Julienne au dessous (=d'un niveau inférieur de quelques marches) de celle de la Sainte Vierge dans ladite église. La première pierre a été posée par son ordre par messire Bailly, âgé de six ans, fils de Messire Bailly, président au Grand Conseil à Paris, et petit-fils de Messire Le Tellier conseiller du Roy, cy devant Fermier Général des fermes du Roy, Seigneur de Richebourg et du fief de Montmort enclavé dans son parc et tenant au cimetière de ladite église
(Il s'agit là de Pierre Le Tellier, un descendant de Jean Le Tellier, initiateur et premier propriétaire du Château de Plaisir au début du XVII°)
La dite chapelle bâtie en partie de ses deniers et par ses soins et de la libéralité des paroissiens, par la permission de Monseigneur le Chancelier (le Comte de Pontchartrain, " protecteur " et bienfaiteur de la paroisse, ministre de Louis XIV), dont la médaille est frappée d'un côté au coin de ses armes et de l'autre de son nom. La date est antérieure de dix ans à cause qu'on n'a pu la faire construire, les peuples (la population) ayant été trop fatigués d'une guerre cruelle et d'un froid terrible de l'année dernière qui a ruiné tous les arbres fruitiers, les vignes et les bleds (les blés) et qui fut la cause pareillement d'une infinité de morts subites, pestilentielles, en un mot d'une grande famine générale dans le royaume principalement et dans toute l'Europe. (Ces évènements rappellent cruellement ceux de 1693-94, cependant cette guerre n'est plus celle le la ligue d'Augsbourg, mais celle de la " Succession d'Espagne " et le climat évoqué ici, est celui du " Grand Hyver " de 1709-10 qui est l'apogée de ce qu'on a appelé " la petite ère glaciaire " qui couvrait l'Europe depuis deux siècles. En cet hiver 1709, le froid fut sibérien : la mer du Nord était gelée, les fleuves, rivières et canaux également. Les chariots pleins pouvaient traverser la Seine. Tous les moulins étaient paralysés, les blés d'automne avaient gelé, les arbres fruitiers et les vignes également. Les récoltes furent perdues pour quelques années. D'où, une fois encore, la recrudescence des famines et des épidémies)
Le motif qui a animé le sieur curé qui, en 1701, avait obtenu du pape Clément XI l'établissement de la confrérie du Saint-Sacrement avec invocation à Sainte Julienne, a été la protection visible de Dieu sur la paroisse, que la sainte nous a obtenue, au vu de la dévotion particulière des dits paroissiens.
Monseigneur l'Evêque de Chartres ayant ordonné une visite pour informer de commodo et incommodo (enquête sur les avantages et inconvénients de certains travaux publics) a ensuite permis au dit sieur curé, marguilliers et habitants, de faire bâtir la chapelle.
Et le dit jour, susdaté, frère Romain (dominicain, très lié à la famille des Pontchartrain, Architecte du Roi, contrôleur des Ponts et Chaussées pour l'Ile de France : au service du Comte de Pontchartrain, il organise tous les grands travaux du comté : constructions, irrigation, routes, arpentages. On lui doit, entre autres, le clocher et le presbytère de Jouars, l'église de Saulx-Marchais, l'Hôpital des Bordes…) qui en avait auparavant fait le plan et tracé la fondation.. s'est trouvé présent pour donner les ordres nécessaires aux ouvriers et a conduit la main au dit petit Bailly pour jeter le mortier et poser la première pierre, ensuite de quoi on a commencé les fondements au son et carillon des cloches, en foi de quoi nous avons dressé le présent procès-verbal pour servir à la mémoire de la postérité, en présence de messire Jean-Baptiste Gardin, vicaire de la paroisse, de Robert Oury, agent de Messire Le Tellier, de François Neveu, Nicolas Houlbrac, Jacques-Antoine Duflois, témoins, et autres habitants…….
Nous connaissons peu de choses de cette Sainte Julienne. C'était une religieuse prémontrée du XIII°, qui fut, vers 1240, à l'initiative de la " Fête-Dieu ". D'où son " invocation " pour la Confrérie du Saint-Sacrement.
La chapelle qui lui fut dédiée ce jour-là a depuis disparu du bas-côté de l'église. Au cours des siècles passés, en effet, l'édifice paroissial a subi bien des avatars et nécessité de nombreux travaux. Toute cette partie droite de l'église, qui mène à la chapelle la Sainte Vierge et à la sacristie, est le fruit d'une réfection datant de la seconde moitié du 18°, suite à un effondrement de la voûte. Rappelons aussi que, de son origine du XIII° siècle, l'église St-Pierre ne conserve plus aujourd'hui que le chœur, lui aussi en état " de soutien ", pour quelques années encore, avant consolidation du pilier défaillant.
5. Au XVIII° siècle : les « Nourrissons »
A cette époque, et depuis longtemps dans nos paroisses de villages, les « nourrissons » constituaient réellement un « fait de société », dirait-on aujourd’hui. Il ne s’agissait pas alors de nouveaux-nés des familles de la paroisse, mais d’enfants nés « en ville » et immédiatement placés chez une « nourrice » en campagne.
Seule l’analyse systématique de tous les registres paroissiaux de ce siècle nous permet de découvrir l’existence de ce problème, par la mention qui est faite de l’inhumation de ces bambins à Plaisir. Et seulement par ce biais.
Sur l’ensemble du siècle, la paroisse a donc enregistré 1107 décès de nourrissons, soit 23 % de la totalité des décès de cette période. Près des deux tiers sont âgés de un ou deux jours à huit mois. Les autres ont moins de deux ans et demi. A trois ans, en effet, le temps de nourrice étant achevé, l’enfant regagnait sa famille.
D’où venaient-ils ? Les actes de leurs décès, comparés à ceux des enfants plaisirois, sont d’une étonnante précision, que ce soit sur l’identité et la profession des parents, leur employeur, comme sur leur domicile : rue et paroisse. La majorité provient en effet des paroisses de Versailles –Notre-Dame, Saint-Louis -, mais aussi de paroisses parisiennes. Contrairement à certaines idées reçues, ce ne sont pas les grandes familles qui « plaçaient » leurs nouveaux-nés, mais, en très grand nombre, des familles d’artisans, de commerçants ou de domestiques, familles dont pères et mères travaillent et ont encore plusieurs enfants en bas âge, dont s’occupent les plus grands
Comment procédait-on ? Le « placement » est très organisé. Dans les paroisses urbaines existent des bureaux de « recommanderesses », chargées, en quelque sorte, de recueillir l’offre et la demande ! Elles disposent d’un « fichier » de foyers nourriciers répartis sur un grand nombre de paroisses rurales, dans un rayon qui s’étend jusqu’en Normandie. D’autre part, les parents demandeurs figurent sur des « listes d’attente ». On peut supposer qu’ils exprimaient le choix de telle paroisse ou de telle famille d’accueil, soit par réputation, soit par expérience antérieure.
Au moment de la naissance, tout se passe très vite. Selon la forte tradition de ce temps, le nouveau-né est immédiatement conduit à la paroisse pour y être baptisé. (Mais en cas de danger de mort, après l’accouchement, c’est la sage-femme qui « ondoie » immédiatement l’enfant : la plupart ont reçu une « formation » sur le geste à faire et la parole à prononcer dans ce cas. Elles sont ainsi assermentées par le clergé auquel elles devront cependant rendre compte et jurer de la validité de leur acte, pour l’inscription de ce baptême sur les registres, après octroi par le prêtre des rites complémentaires du sacrement. On les appelait alors « sages-femmes jurées » ).
Après le baptême en paroisse, le curé en remet à la famille le « certificat » qui devra accompagner l’enfant jusqu’au foyer nourricier. On savait alors les grands risques de mortalité infantile, et ce « billet » ouvrirait ainsi à l’enfant le droit à une sépulture « chrétienne »
6. Prêtres nommés depuis le 16è siècle
Vous pouvez consulter ici les
Dominique Barnérias
Dominique Barnérias est nommé curé de la paroisse de Plaisir au 1er septembre 2019.
Alain Eschermann
Alain Eschermann a pris ses fonctions de curé de la paroisse de Plaisir le 1er septembre 2013.
Frédéric d'Humières
Frédéric d'Humières a été le curé de la paroisse de Plaisir de septembre 2008 à novembre 2012.
Paul Fretel
Paul Fretel a été le curé de la paroisse de Plaisir pendant dix années,
de septembre 1998 à août 2008.
Marc Bonenfant
Marc Bonenfant a été vicaire à Plaisir de 1994 jusqu'à son décès pendant l'été 2005.
Père Isaïe
Le Père Isaïe a été aumônier de l'hôpital des Petits Prés pendant 20 ans (?). Il est parti en maison de retraite en 2004.
Paul Guérin
Paul Guérin a été le curé de la paroisse de Plaisir pendant douze années,
de septembre 1986 à août 1998.